Joanton escriguet :
Lo -s es present dins totas las fòrmas dempuei lo segle XVIe : Eytours (n’avem pas de mai anciana). E L’origina n’es mau segura. Veiquí çò que ne’n disiá :
Pas de forme vraiment ancienne ; mais celle du XVIe en Eyt- de même que la prononciation locale actuelle renvoient dans cette zone à une syllabe initiale soit en *Est- (avec réalisation [ej] de es- devant consonne), soit en *It- (avec diphtongaison [ej] de i- initial), soit en *Ait- (avec fermeture [ej] de ai prétonique). Est- est le plus probable, car -t- intervoc serait passé à -d-
Pour l’hypothèse Astoarius, si le passage éventuel de ast- à est- (> [ejt-] dans cette zone]) ne fait pas problème (cf Astier / Estier etc.), il n’en est pas de même de la terminaison -arius. Si l’hypothèse de Dauzatest la bonne pour Estoher des Pyr-Or. (Astovere 879) on voit que -arius y a suivi l’évolution générale -èr en catalan et gascon corresponant à -ièr en occitan, et on attendrait ici *Estoier, comme boarium > boier.
Si ce n’est pas une latinisation tardive (à partir de l’occitan), de quelle formation germanique Astoarius est-il la latinisation ? L’élément germanique susceptible d’aboutir à -oar- est -ward : cf ed-ward > Edouard, ald-ward > Audouard, bald-ward > Baudouard ; de même que ast-wald a donné Astouaud (Astor), *ast-ward donnerait *Astoard > *Estoard (mais cette formation est-elle attestée ?) dont le -d final peut s’être anciennement amui : > *Astoar, dont Astoarius pourrait être une latinisation tardive ; mais si c’était le cas, l’hypothèse de Dauzat pour Estoher serait mise en question…
S’il s’agit bien d’un nom de personne, le-s final peut être celui du cas-sujet. : > oc Estoars